Funérailles sans exagération !!!

Mettre fin aux dépenses exagérées dans les cérémonies d’inhumation et les mariages, c’est le souhait du député Nazaire Sado qui est revenu sur sa proposition de loi faite en 2017. Il propose le non dépassement de la cagnotte de 500.000 francs cfa pour les funérailles et une cagnotte de 600.000 francs cfa pour les mariages. Le chroniqueur trouve logique cette proposition et décrit ici les funérailles ruineuses. La loi Sado : ce qu’il faut comprendre… , c’est le titre de sa chronique. On écoute Prévert DJOSSOU

La loi sado : ce qu’il faut comprendre… Il a voulu dire non aux cérémonies ruineuses. Mieux appréhender l’esprit de sa proposition serait un atout. En République du Bénin, les morts sont célébrés! Achat de bœufs, de moutons, de cabris, de sac de riz, de maïs, de cercueil en or…; location de chaises, de bâches, du corbillard… C’est l’ensemble des actions à mener pour une inhumation bien fournie et aveuglement applaudie de tous. Et pendant que le riche se met en démonstration de force financière, le pauvre ne veut pas passer inaperçu et va jusqu’à s’endetter. En effet ceux qui sont nantis ou honteusement riches font le « buzz » ou le « m’as-tu vu ? » parce qu’irrités par leur bien matériel normalement acquis ou méchamment obtenus. Le pauvre, lui, en plus d’être sans moyens, il s’accroche au respect avilissant de la ‘’soit disant tradition’’ et baigne aussi dans le suivisme inopportun au lieu de rester égal à lui-même.
Le bilan est négatif. L’élu du peuple, l’honorable Nazaire Sado sans être pauvre a compris qu’il faut arrêter la saignée. Désormais pas plus de 500.000 francs cfa de dépense pour les funérailles et pas plus de 6.00 000 francs cfa de dépense pour les mariages. Sa proposition de loi émise en juillet 2017 qui avait fait grand bruit viendrait sonner la fin de la recréation si elle était votée.
Est-ce un honneur quand on va jusqu’à sacrifier ses dernières ressources à soi pour enterrer un mort ? Chez le béninois, et bien, c’est en cela que réside un grand honneur. Dans nos milieux, la cérémonie d’inhumation est une fête et a tous les noms Agoh, Tchionou, Médidi, Tinmègoudogoudoton… On va jusqu’à se coudre le « Agbada » ou se procurer son « Atchoké » à crédit pour être présentable le jour de l’inhumation. Le jour J, les gens mangent très mal. Dans l’autre « capitale », ils savent par exemple finir les casiers de bière séance tenante. Ces cérémonies sont également une occasion pour ceux qui ne mangent pas bien, de manger très bien une fois en passant puis on tombe à nouveau dans le « couloir habituel ». On bloque les rues, on joue la musique exagérément avec l’autorisation des autorités.
L’autre question, Un corps a-t-il besoin de faire des semaines à la morgue sous prétexte qu’il faut des réunions sur réunions avant l’inhumation ou qu’il faudra attendre un frère qui se trouve à l’extérieur, ainsi de suite … ? Les raisons sont multiples et multiformes. Je ne dirai pas comme l’autre, mais où est le respect des morts ? Ne soyons pas gonflés !
Quand c’est superflu, le nécessaire disparait. Ceux qui sont saoulés par leur richesse ont la possibilité d’investir autrement. N’est-ce pas ? Nazaire Sado n’est pas pauvre. S’il l’était, on pourrait dire que c’est parce qu’il est au bas de l’échelle qu’il se bat ongles et bec sur ce dossier. Voilà qu’il a les moyens. Des élus du genre, nous en avons besoin. Hier ce dossier avait été rangé au placard. Aujourd’hui, il revient à charge et met l’accent sur les dots ruineuses. Ses pairs comprennent-ils la quintessence du sujet ? Là-bas, ils sont nombreux mais ils ne sont les mêmes. Suivez mon regard !!!

Prévert Oléman DJOSSOU (11-11-2019)

 

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