Préserver les huîtres, restaurer les mangroves : l’ONG Sauvons l’Environnement Bénin engage Kpomassè dans la sauvegarde de la biodiversité

Le vendredi 2 mai 2025, l’ONG Sauvons l’Environnement Bénin a procédé au lancement officiel du projet OCVH-Kpomassè à Agbanto, avec le soutien du PNUD à travers le Programme de Microfinancements du FEM. Cette initiative vise à préserver la biodiversité du lac Ahémé en valorisant durablement la chaîne de valeur des huîtres. Un projet porteur d’espoir pour les femmes transformatrices et les écosystèmes menacés. Reportage de Serge Koffi HADONOU._____

Un vent d’espoir souffle sur les berges du lac Ahémé. Dans l’arrondissement d’Agbanto, commune de Kpomassè, l’heure est à la mobilisation pour une cause aussi noble qu’urgente : la préservation de la biodiversité à travers l’organisation de la chaîne de valeur des huîtres. Porté par l’ONG Sauvons l’Environnement Bénin, le projet OCVH-Kpomassè a été officiellement lancé ce vendredi 2 mai 2025, en présence des autorités locales, des partenaires techniques et financiers, et surtout des principales bénéficiaires, les femmes ostréicultrices.


Sous le regard bienveillant du Chef d’Arrondissement d’Agbanto, Placide Agbogba, la cérémonie d’ouverture a posé les jalons d’un projet structurant. Dans son allocution, il a mis en lumière les enjeux écologiques et économiques du projet :
« Vous avez compris que les mangroves constituent une richesse mondiale. Ici, nous sommes au bord du lac Ahémé et ses chénaux, et il y en a partout. En les protégeant, en développant les huîtres, nous pouvons accroître les revenus des ménages, les recettes communales et même celles de l’État. Nous saluons cette ambition. »


Le projet OCVH – acronyme de Organisation de la Chaîne de Valeurs des Huîtres – ambitionne de transformer en profondeur la filière ostréicole dans les villages de Gogotinkponmè, Agbanto et Nanzounmè. Son promoteur, Ghislain Gbaglo, président de l’ONG Sauvons l’Environnement Bénin, a levé le voile sur les objectifs de l’initiative.
« Ce projet vise à moderniser les techniques de culture, de récolte et de transformation des huîtres ; valoriser les coques dures pour produire des compléments alimentaires à destination de l’élevage ; restaurer les mangroves par le reboisement et intensifier la sensibilisation communautaire sur la biodiversité. »


Des résultats chiffrés, des actions concrètes
Sur une durée de 16 mois, plusieurs résultats sont attendus :
• Formation et équipement de 120 femmes membres de groupements d’intérêt économique,
• Production de 8 tonnes de compléments alimentaires à base de coquilles d’huîtres pour l’alimentation animale,
• Restauration de 10 hectares de mangroves,
• Mise en œuvre d’un système local de distribution et de commercialisation des produits ostréicoles.
Pour atteindre ces résultats, une série d’activités clés a été planifiée, notamment :
• La structuration des groupements féminins d’ostréiculture,
• La création de deux mini-unités de transformation à Agbanto,
• La plantation de 12 000 palétuviers à Nanzounmè,
• Et des campagnes de sensibilisation sur les bonnes pratiques environnementales.
Une mobilisation communautaire remarquable
La cérémonie a réuni une palette d’acteurs impliqués : le deuxième adjoint au maire de Kpomassè, Alphonse CODO, des représentants de l’Agence de Développement Intégré de la Zone Économique du Lac Ahémé et ses Chénaux (ADELAC), ainsi que les services des eaux et forêts. Tous ont salué l’engagement de l’ONG pour un développement local durable.
La voix des bénéficiaires n’a pas manqué d’être portée. Représentant les groupements féminins ciblés, une transformatrice a exprimé sa gratitude et son espoir :
« Ce projet vient répondre à nos besoins les plus urgents. Il nous donne non seulement les outils pour améliorer notre activité, mais aussi la possibilité de protéger ce qui nous nourrit : le lac et ses ressources. »
Un projet financé par le PNUD et ancré dans l’agenda environnemental
Financé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), à travers le Programme de Microfinancements du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM), le projet OCVH s’inscrit dans une dynamique globale de protection des écosystèmes fragiles tout en favorisant l’autonomisation économique des femmes.
Par cette action, l’ONG Sauvons l’Environnement Bénin démontre, une fois de plus, qu’il est possible d’allier écologie, économie et équité. Le projet OCVH-Kpomassè pourrait bien devenir un modèle reproductible dans d’autres zones humides du Bénin et d’Afrique de l’Ouest.

 

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